L’Art est d’Aimer l’Erreurs, Roberta Melasecca

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Moi aussi, en errant, j’ai compris. En échouant, j’ai trouvé les mots. J’ai fait un pas en arrière et, dans cette condition de fragile évidence, de mystère et de beauté, je peux maintenant vous raconter la naissance et le chemin changeant; je peux narrer une histoire d’amour, qui contient et conserve le secret de son propre nom et apparaît dans sa dimension sans équivoque de corps et de peau.
Les ‘Organismes Artistiques Communicants’ de Sergio Mario Illuminato prennent vie dans une relation de réciprocité déclarée qui prend la forme d’un processus d’antagonisme répété. C’est un dialogue passionné, un affrontement sans défense, une danse impuissante: entre l’artiste et l’extension de son bras, une dérivation essentielle de son essence, un continuum entre être une semblance humaine et le monde, un tissu de visions, de souffles, de désirs. Au moment de l’origine, en émettant son premier cri, chaque pigment, chaque petite portion de matière subit l’existence biologique, ajoutée et soustraite de la forteresse créatrice de celui qui l’a toujours pensée, voulue, aimée.
Mais à ce même moment, elle s’élève de la terre, découvre son autonomie innée, oblige son créateur à se rendre. Ce n’est pas une lutte inégale et l’artiste, en prévoyant les événements futurs, se retire, admet son errance, pétrit l’échec avec les couleurs, avec les filaments, avec les substances, incapable d’échapper à ce qu’il a toujours su.
Chaque élément devient corps, peau, organe: en lui tout se détériore, tout se décompose, tout se reconstruit et se régénère, tout se renouvelle au passage du soleil et de la poussière, du vent et des pluies, de l’air lui-même dans sa composition d’azote, d’oxygène, d’argon, de dioxyde de carbone et de ces autres éléments microscopiques qui prennent la forme des mers, des territoires, des multiples activités à la surface.
Chaque Organisme reconnaît sa qualité constitutive, un ‘Tissu-Trame-Cosmique’ qui respire l’essence fragile de ce qu’il réalise: il découvre qu’il est un dispositif culturel de l’être nature, un mécanisme de communication avec quiconque veut l’effleurer, l’observer, le toucher.
Il se métamorphose en lieu de vérité et s’approche du sous-monde du sublime, de l’esprit éternel qui sous-tend les époques.
Dénué de simple valeur esthétique, il prend conscience de sa solitude intime, supprimant les distances, atteignant les silences et les narrations, en faisant place à tout ce qui n’est pas lui-même, qui s’en distingue. Il devient le rêve du commun et trace des futurs possibles, en recréant, en réparant, en renaissant, en émergeant du présent, de l’hic et nunc, dans une volonté désespérée qui illumine notre misère.
Les ‘Organismes Artistiques Communicants’ nous obligent à regarder, tout en chuchotant notre liberté éphémère: ils imposent de revenir à la mémoire, aux ruines de nos petites âmes, en contenant à l‘intérieur les temps désespérés de nos vies et de nos fragiles communautés. Ils révèlent l’amour-aimer-aimé de chaque phase du devenir, et parlent des réalités fragiles, vulnérables, que nous expérimentons dans un cycle perpétuel de début et de fin. Dans chacune de leurs présences manifestes, ils laissent à d’autres images, à d’autres figures, actions, voix; ils s’enracinent dans l’espace, s’imprègnent de lui, ils se conforment aux paysages, et en capturant les empreintes, les figent juste pour un instant dans des moments sûrs, en restituant ensuite leurs transformations imprévues, représentations, figurations.
Et nous, spect-acteurs, co-créateurs avec l’œuvre et avec l’artiste, devenons partie du même jeu de forces, et dans l’échange symbiotique de la peau, l’interface interactive de tensions et de perceptions, nous revenons à ce jour oublié où, en faisant nos premiers pas, chaque chute était la découverte de nouvelles connaissances et de conquêtes inédites. Nous réapprenons à voir, à sentir, à tendre vers quelque chose ou quelcun, à entrelacer, à porter des mots, étrangers et incommensurables, loin d’être perfectibles: car ils demeurent et se perpétuent, sans peur d’être des questions d’amour.

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